Les Français ont un taux d’épargne parmi les plus élevés d’Europe avec 18,3% de leurs revenus mis de côté mais ils restent toujours très réticents à augmenter la part d’actions dans leur patrimoine financier. En effet, la part d’actions cotées détenue soit en direct, soit à travers des fonds d’investissement ou dans des contrats d’assurance-vie, n’atteint qu’à peine 13% de leur épargne financière (source : Banque de France).
Et pourtant, on ne cesse de le répéter : à long terme, c’est le placement qui offre la meilleure rentabilité. Si l’on prend pour référence l’indice des actions mondiales en euros, le MSCI World index, la performance annuelle dividendes réinvestis a été de près de 12% sur 10 ans, de 8% sur 15 ans et 7% sur 25 ans.
Pourquoi alors tant de frilosité de la part des épargnants ? C’est avant tout la peur de perdre. Car en effet, si la performance annuelle des marchés actions est très favorable sur le long terme, il peut y avoir de violents à-coups sur certaines périodes. Ce fut le cas lors des nombreuses crises des vingt-cinq dernières années au cours desquelles les marchés actions ont pu perdre de 20 à 50% sur des périodes allant d’un à trois ans : éclatement de la bulle internet de mars 2000, crise financière de 2008 avec la faillite de la banque Lehman Brothers, pandémie de Covid en février 2020.
Investir en actions donne ainsi l’impression d’un placement trop risqué et spéculatif qui ne conviendrait pas à l’épargnant soucieux de préserver son capital à défaut de le valoriser.
Et pourtant, même pour cet épargnant prudent, il est possible, et même recommandé, d’investir en actions à condition de respecter certaines règles et d’adopter les bons comportements.
Les trois règles de base à respecter
La première règle est de ne jamais céder à la panique en vendant les actions de son portefeuille au moment des crises. C’est au contraire souvent l’opportunité d’augmenter la part de son épargne investie en actions. Si cette recommandation parait simple à suivre, cela l’est beaucoup moins dans la réalité. En effet, le temps des crises est souvent le moment où les plus sombres scénarios rencontrent le plus d’échos auprès des investisseurs individuels, surtout si c’est leur première expérience sur les marchés financiers. L’investisseur est alors plus guidé par l’émotion que par la rationalité.
Pour être serein lors des crises financières, il faut respecter une seconde règle : ne pas être contraint de vendre pour des problèmes de liquidités. Le temps est notre premier allié. Il faut donc toujours s’assurer que les placements en actions sont envisagés pour obtenir une meilleure rentabilité de son épargne à un horizon moyen-long terme. Il convient ainsi de toujours conserver une part suffisante de placements court terme pour ses besoins essentiels ou ses dépenses programmées.
Une troisième règle importante consiste à diversifier son portefeuille investi en actions. Cela permet à la fois de limiter les risques mais aussi de profiter des opportunités mondiales. La diversification peut être multiple : géographique, sectorielle, et monétaire (en devises étrangères). Le marché américain par exemple reste incontournable pour bénéficier de l’innovation technologique, alors que les marchés asiatiques permettent de bénéficier d’économies en croissance vigoureuse.
Comment rester serein ?
A côté de ces trois règles de base, on peut en ajouter d’autres, moins essentielles mais qui peuvent aider à améliorer son confort dans la détention d’actions.
On peut par exemple investir progressivement sur plusieurs mois et années. Si les marchés viennent d’afficher des performances record et que l’on hésite à investir, il peut être tout à fait judicieux de prévoir un plan d’investissement régulier et automatique. Attendre une baisse des cours de bourse et/ou essayer de trouver le meilleur moment pour investir est une très mauvaise idée. Les études démontrent en effet que si l’on n’est pas investi dans les meilleures séances boursières, l’impact sur la performance annuelle est considérable. Prenons un exemple : entre 1996 et 2020, celui qui est resté investi dans le marché américain avec l’indice S&P 500, a multiplié par près de sept fois son capital alors que celui qui aura manqué les dix meilleures séances boursières n’aura fait que de le tripler.
On peut aussi profiter de la hausse récente des taux pour se garantir un rendement sur le reste de l’épargne financière investie : en ce moment, certains contrats d’assurance-vie offrent une rémunération nette de 4% pendant deux ans.
On le voit, il y a plusieurs moyens à sa disposition pour rendre les périodes de baisse des marchés actions plus indolores. Et sans conteste, investir en actions reste, quelle que soit la période, le meilleur moyen de faire grandir son épargne. Ce sont les entreprises qui créent de la richesse. Devenir actionnaire de sociétés est ainsi la seule façon de bénéficier de l’innovation et des bouleversements technologiques telles que nous les vivons à l’ère de l’Intelligence Artificielle générative. C’est aussi une excellente façon de tirer parti des opportunités liées aux grandes tendances de fonds de nos sociétés : transition énergétique et décarbonation de nos économies, besoins de sécurité (cybersécurité), essor de la santé et du bien-être avec des populations vieillissantes, développement des activités récréatives (tourisme, jeux, divertissements).
Les actions : un placement pour tous
L’investissement en actions peut se faire de différentes manières : en achetant directement des actions de sociétés cotées en bourse, en souscrivant à des fonds d’investissement gérés par des professionnels (OPCVM pour organisme de placement collectif en valeurs mobilières), ou en sélectionnant des fonds indiciels (qui vont répliquer un indice comme le MSCI world index par exemple).
S’il n’est pas compétent ou s’il ne veut pas y consacrer du temps, l’épargnant peut faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine qui lui proposera différentes stratégies d’investissement et sélectionnera les meilleures opportunités pour lui.
Ainsi, même un épargnant conservateur serait bien avisé de détenir une part de placements en actions au sein de son épargne. Il doit s’écarter de l’idée courante que les placements en actions ne sont pas adaptés à son profil d’investisseur prudent et adopter une vision plus constructive pour mieux valoriser son patrimoine.
Olivia Giscard d’Estaing
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